vendredi 11 septembre 2009

Le chemin et la vie


De retour du chemin, je trouve dans mon courrier Le Pecten du mois de septembre. Il s'agit du bulletin de l'Association Belge des Amis de Saint Jacques de Compostelle.

A la page 5 , j'ai le plaisir de lire un très beau texte qui me touche beaucoup. J'ai presque l'impression de l'avoir écrit moi-même.

Ce texte a été écrit par Jacques Leloup :

"Le Chemin s'impose en projet avant d'être entrepris et la Vie est conçue avant d'être incarnée. Choisit-on de faire le Chemin ? Au delà du désir d'une quête sportive, artistique, relationnelle ... n'y a-t-on pas été appelé ? La vie n'a-t-elle pas été suscitée par deux êtres aimants qui ne sont pas nous ? On accepte le Chemin, on accepte la Vie.

Le Chemin commence le jour où l'on quitte son chez soi pour Compostelle, et la Vie au sortir du ventre maternel. Etapes évidentes, ensoleillées, pluvieuses, plates, rudes à grimper, seul avec son ombre, rencontres... se succèdent sur le Chemin, comme les couleurs des jours de la Vie. Il peut sembler long le Chemin, bien des centaines de kilomètres, et la Vie bien des milliers de jours.

Mais l'on ne fait jamais des des centaines de kilomètres. On n'a devant soi que l'étape du jour, la distance jusqu'au village suivant, le coin de rue ici tout près. On marche dans l'épaisseur du présent, dans la foulée en cours. qui, dans la vie, s'éveille le matin pour vivre des milliers de jours ? Sans doute personne. On n'embrase que le jour ouvert par cette aube-ci, que l'heure ou les minutes qui nous accueillent, ici également dans l'épaisseur du présent.

Pourquoi le Chemin ? Bien souvent on marche ... pour chercher la réponse à la question. Pourquoi la Vie, quel sens a-t-elle ? Sans doute devrais-je vivre bien longtemps pour savoir. Où va le Chemin ? Il suit la course du soleil, vers l'occident, là où le soleil tombe chaque soir, et définitivement dans la mer au-delà du Finistère. La Vie nous mène au sommeil du soir et à la mort. Nous savons que nous arriverons à Compostelle. Nous savons que nous mourrons. Si l'on fait le choix de marcher au printemps, l'espoir est soutenu par l'allongement des jours. Si l'on fait le choix de l'automne, l'allongement des nuits souligne notre finitude présente.

Et après, le Chemin s'arrête-t-il à Compostelle ? Le Champ des Etoiles n'est-il pas le départ d'un Chemin quotidien plus serein et paisible, vraiment paisible ? La Vie s'arrête-t-elle à la mort ? N'est-elle pas le passage à une Vie plus vraie, aux Terres heureuses que l'on nepeut deviner au-delà de l'océan ? Personne ne sait, mais l'on peut choisir, accepter de croire au mystère que Chemin et Vie ont un sens."

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